Avec plus de 10.000 km de pistes, la France comporte de nombreux domaines skiables, amenant chaque année de nombreux touristes sur ses pistes. Ces amateurs de sports de glisse ont cependant un impact réel sur l’environnement, tant sur la faune que sur la flore. Par les décisions prises par le gouvernement français de fermer les remontées mécaniques, la montagne reste en danger – les promeneurs et sportifs empiétant désormais sur des territoires, qui étaient jusqu’alors préservés.
Le développement rapide des stations françaises
Chaque année, en France, environ 8% de la population s’adonne aux plaisirs de la glisse, sur les 10.000 km de pistes que propose le pays. Cependant, pouvoir allier sport et montagne à un coût, qui n’est pas uniquement financier.
Face à la forte demande, la nature a dû « s’adapter » aux besoins humains. À partir des années 1960, l’accroissement de la fréquentation-skieurs amène la recherche de nouveaux domaines skiables, et le développement de ceux déjà présents. On construit alors « ex nihilo » des stations neuves, telles que Tignes, Avoriaz ou encore La Plagne. Il en est de même dans d’autres pays tels que la Suisse, avec différentes variantes quant aux choix des terrains et aux caractéristiques urbanistiques des stations.
Le développement se fait de ce fait très rapidement, au point qu’à la fin des années 1980, la France est au premier rang des pays comportant le plus de stations, avec un total de plus de 400. Par la suite, les différents domaines continueront à se développer avec des « stations satellites » ou avec des interconnexions entre les diverses stations de grands massifs.
Une empreinte écologique forte
Cette forte urbanisation n’a pas été sans conséquence sur la nature. Les dispositifs nécessaires au bon fonctionnement des stations sont très énergivores : tous les ans, 800.000 tonnes de CO2 sont émises par les stations françaises, don 57% est lié aux remontées mécaniques.
Le défrichement afin de construire les domaines skiables (immeubles, remontées mécaniques, pistes de ski …) a largement contribué à abîmer les richesses naturelles. De ce fait, la faune déjà présente a été obligée de se réfugiée plus loin, ce qui explique qu’on ne croise que rarement des animaux autour des stations.
Un autre élément important de la raréfaction de la faune, et plus généralement du changement climatique, est l’utilisation de neige artificielle. En effet, le changement climatique a entraîné une raréfaction des neiges à certains endroits, ce qui implique l’utilisation d’environ 95 milliards de litres d’eau afin d’enneiger les pistes alpines. L’eau utilisée est principalement prélevée dans les lacs et rivières avoisinants, ce qui affecte grandement la vie aquatique des zones montagneuses.
Covid + tourisme = faune en danger ?
Faute de pouvoir utiliser les remontées mécaniques, les amoureux de la montagne en besoin de nature se sont donc tournés vers d’autres activités que le ski alpin. L’épidémie de coronavirus a donc fait augmenter drastiquement la demande en raquettes et autres matériels ludiques et sportifs de montagne.
En développant d’autres activités comme les raquettes ou la randonnée, certains territoires sont plus visités, ce qui créé un réel danger de nuisance pour la faune déjà présente.
Les touristes explorent des zones habituellement « préservées », loin du grand public.
Le risque majeur est la méconnaissance des touristes de montagne, tant sur les perturbations causées sur les espèces, que sur les risques d’avalanche et des dangers du manteau neigeux.
Des gestes simples à adopter afin de préserver la nature
Il existe cependant des solutions pour coexister avec la nature. Les professionnels insistent sur les règles de base afin de préserver la faune lors de la pratique d’activité de montagne :
– Le silence dans les territoires protégés afin de pouvoir observer la faune avec discrétion, et comprendre les espaces naturels sans les troubler
– Rester dans les traces déjà faites pour ne pas perturber l’écosystème, mais également pour éviter de se perdre
– Faire appel à des spécialistes ou guides de montagne
Les enjeux sont donc multiples, encore plus pendant la période de Covid, afin de minimiser les impacts sur la faune.
Enfin, notre application MountaiNow vous propose de participer activement à la conservation de la faune, lors de vos activités de montagnes. Vous pouvez facilement ajouter des observations de traces d’animaux, afin de renseigner la présence de ces derniers sur votre parcours. Vous pouvez également prendre connaissance des sites de protection de la faune via la carte interactive (ajouter la couche « sites protégés ») afin de mieux les éviter lors de vos promenades et randonnées (voir zones en vert et rose dans l’exemple ci-dessous).
Par Baptiste Guillemin