La fin de l’été arrivant à grand pas, il est désormais possible de dresser un premier bilan du tourisme de montagne. Entre météo capricieuse et instabilité due à l’épidémie de Covid, découvrons les premiers résultats de cet été pour la montagne.
Tourisme en hausse cet été
En Suisse et France, le tourisme ne s’est pas arrêté en cet été 2021. Au contraire, face à l’épidémie de Covid, et à une météo plutôt maussade, les vacanciers ont fait le choix de partir pour différentes destinations, dont la montagne.
Les Suisses, en particulier les Romands, ont comblé le manque de touristes étrangers. Par exemple, pour le canton de Neuchâtel, on estime que parmi les touristes nationaux, environ 50% de Romands et 50% de Suisses-Allemands ont visité les sites de la région, un fait rare puisque la proportion d’Alémaniques est généralement plus importante. Autres constatations : les familles sont venues en nombre et la durée des séjours était en moyenne plus longue que d’autres années.
Les Français ont également fait le choix de partir cet été. Les plages (et le littoral) apparaît comme le grand gagnant de l’été si l’on en croit le SNRT (Syndicat National des Résidences de Tourisme). En effet, les zones proches de la mer et de l’océan affichent +8 points de taux d’occupation sur l’ensemble de la saison (comparé à l’année précédente).
La montagne n’est pas non plus en reste, affichant des taux de réservation allant jusqu’à 25% en plus par rapport à l’année précédente.
La montagne tire son épingle du jeu
Si pour l’ensemble des massifs français, les taux d’occupation ont progressé de 7,3% sur la période estivale, avec un remplissage moyen de 56,5% (80,2% la deuxième semaine d’août), ce sont les Pyrénées qui tirent cette moyenne vers le haut (+20,9%).
Les Alpes du Nord (+5,4%) et les Alpes du Sud (+4,6%) ne sont pas loin derrière. Au final, entre 2019 et 2021, le taux d’occupation pour la saison estivale a ainsi augmenté de 10,5% dans les stations de montagne, malgré la pandémie.
Cette tendance présente toutefois des nuances selon les massifs et les stations, les plus petites et celles de moyenne montagne bénéficiant davantage du contexte actuel.
Face à cet afflux de touristes, les stations, domaines et parcs nationaux ont également pris des mesures environnementales de rigueur. L’objectif est de réduire au maximum les nuisances dans un contexte de fort afflux touristique :
- Campagne de communication « Que la montagne est belle » pour le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes
- Lac d’Allos : réduction de la capacité des parking de 30%
- Limitation des afflux de drônes pour le Parc national des Pyrénées
- Sensibilisation sur les parcours et sentiers à emprunter dans les Alpes du Sud
Bilan mitigé sur l’année 2021, mais espoir pour 2022
Cette saison estivale est, malheureusement, loin de compenser les pertes du début d’année 2021, provoquées notamment par la fermeture des remontées mécaniques.
Les stations de ski, notamment françaises, ont en effet énormément souffert des fermetures dues au Covid, et ont vu d’énormes pertes financières sur cette période. En prenant l’exemple du grand groupe de vacance « Club Med », cela s’est traduit par le fermeture de 14 resorts dans les Alpes, et par une perte de chiffres d’affaires de 260 millions d’euros.
Cependant, la prochaine saison d’hiver semble plutôt encourageante, notamment grâce à l’augmentation de la couverture vaccinale, au pass sanitaire mais aussi à la très probable ré-ouverture des remontées mécaniques la saison prochaine.
La preuve, comme l’indique Thierry Orsoni (porte-parole du Club Med), avec une forte tendance de réservation pour les vacances du second semestre, supérieures de 90% par rapport à l’année dernière.